Vite dit : et les sièges chauffants alors !

J'aime beaucoup l'ID.Buzz. Volkswagen a fait beaucoup pour faire du combi allemand un véhicule sympa dans les moindres détails... ou presque, car, pour un véhicule familial, il y a tout de même un oubli d'importance à mes yeux : Volkswagen ne propose pas de sièges chauffants à l'arrière ! 

Pour un véhicule à moteur thermique, la chaleur est produite "gratuitement" ou presque (la vitesse de la soufflante consomme de l'électricité) car l'air extérieur est chauffé par le liquide de refroidissement moteur. Il faut toutefois de la patience (environ 10 min), le temps que le liquide soit chaud et que l'air pulsé réchauffe suffisamment l'habitacle (chauffage par convection).

Pour les véhicules électriques, il est nécessaire d'utiliser des résistances électriques pour chauffer l'air extérieur avant de l'envoyer dans l'habitacle, ce qui est coûteux en énergie et en autonomie. Les pompes à chaleur, qui tendent à se généraliser, permettent de diminuer la consommation d'énergie même si l'autonomie reste passablement amputée.

Les chauffages par résistance électrique nécessitent une puissance pouvant atteindre 4.000 W pendant au moins 10 min avant d'atteindre une température appréciable. La puissance nécessaire devient ensuite plus faible pour maintenir la température désirée (de l'ordre de 500 W à 1.500 W). Si le véhicule est équipé d'une pompe à chaleur, la puissance requise est divisée par 2 environ.

Mais, ces 2 technologies consomment significativement plus que les sièges chauffants sachant qu'un siège chauffant nécessite entre 50 W et 75 W à pleine puissance et, comme la chaleur est localisée (chauffage par conduction), il est apte à procurer un niveau de confort thermique plus rapidement (moins de 5 minutes). D'autre part, comme il ne nécessite pas de pulser l'air à travers l'habitacle, il est complètement silencieux et ne vient pas dégrader le confort acoustique de l'habitacle.

Le lancement de la "nouvelle" ID.3 aurait pu être une bonne occasion, pour Volkswagen, de corriger le tir avant de le faire sur l'ID.Buzz plus tard, mais il n'en n'est rien. Si le constructeur a indiqué avoir amélioré l'aérodynamique de sa compacte électrique avec une diminution du Cx de 0,267 à 0,263 (qui apportera une gain marginal en matière d'autonomie), rien n'a été fait concernant les sièges arrière qui restent donc dépourvus de chauffage.

A l'heure où les constructeurs prennent l'autonomie comme un argument commercial principal, le choix peut sembler curieux... mais il s'explique !

La présence de sièges chauffants n'a aucun impact sur l'autonomie annoncée par les constructeurs car les valeurs communiquées sont issues des tests WLTP et elles sont mesurées en laboratoire à une température fixe et sans aucun consommateur électrique en fonction (sans chauffage donc) ! Il en sera de même avec les futures normes Euro 7.

Il n'y a donc aucune intérêt, sur le plan de l'autonomie, à proposer des sièges chauffants à l'arrière. Au contraire, le coefficient de trainée aérodynamique entre en compte dans le calcul de l'autonomie.

Enfin, bien des études automobiles (voir un exemple ici) montrent que les voitures sont, en moyenne, occupées par moins de 2 personnes et, à ce titre, les constructeurs estiment donc que le confort des passagers arrière n'est pas un axe prioritaire de développement ni un argument commercial. A ce titre, un constructeur préfèrera proposer un volant chauffant plutôt que 4 ou 5 sièges chauffants.

Le comble, c'est qu'aux Etats-Unis et au Canada, la Volkswagen ID.4, reposant sur la même plateforme que l'ID.3 et l'ID.Buzz, peut être équipée de 2 sièges chauffants à l'arrière sur le niveau de finition le plus élevé !